Les points de performance en sprint

Dans un article précédent, nous avons vu l’importance de l’accélération et notamment de l’accélération initiale dans un sprint et les points de performance associés. Dans cet article, nous allons nous intéresser aux phases subséquentes, la phase de transition et l’atteinte de la vitesse maximale.

Plus la phase d’accélération avance et plus la vitesse grandit, plus les déterminants de la performance se transfèrent de la phase propulsive de l’appui vers la phase de freinage. Autrement dit, au début de la phase d’accélération intermédiaire, les sprinters ont besoin de qualités de puissance concentrique et d’explosivité en extension des membres inférieurs.

Rabita et al. (2015) relèvent un pic de puissance horizontal au 6eme appui en moyenne et énoncent que la performance en accélération est relatée à la puissance horizontale maximale. Plus la phase d’accélération avance, plus les qualités déterminantes dans la performance sont de l’ordre de la vitesse avec de la puissance-vitesse concentrique, de la production de force concentrique à hautes vitesses (qualité de vitesse) et de l’explosivité en extension des membres inférieurs, relativement aux relations force-vitesse et puissance-vitesse (Rabita et al., 2015). Ces dernières qualités vont permettre de continuer à produire de la force horizontale dans la phase propulsive de l’appui et avant l’impact pour réduire la différence de vitesse entre le pied et sol et ainsi minimiser la phase de freinage. Ce sont les muscles extenseurs de hanche qui assument le mieux ce rôle puisqu’ils produisent de l’énergie tout le long de l’appui même à des vitesses hautes (Bezodis et al., 2008). Ils ne font pas le travail d’absorption d’énergie pendant la phase de freinage.

Ces qualités précédemment citées et principalement la production de force à hautes vitesses sont également requises en flexion concentrique des membres inférieurs pour assurer un retour de jambe rapide et ainsi maintenir la fréquence (Nagahara et al., 2014c).

De la même manière, plus les phases de freinage deviennent importantes, plus les qualités de production de force excentrique, de taux de montée en force excentrique et de raideur des muscles extenseurs des membres inférieurs le deviennent aussi. Ceci est particulièrement demandé aux ischio-jambiers (Mann et Sprague, 1980 ; Morin et al., 2015) et aux fléchisseurs plantaires de la cheville (Bezodis et al., 2008). En effet, ces qualités allouent le sprinter de taire au maximum cette phase de l’appui ou même de l’utiliser. Elles sont les plus importantes à vitesse maximale. Le couplage de ces qualités excentriques et concentriques fait apparaitre la nécessité grandissante avec l’avancée de l’accélération, d’un cycle étirement-détente efficient dans la performance (que l’on peut appeler la capacité à rebondir). Pour faire simple, Majumbar et Robergs (2001) énoncent que des qualités de puissance musculaire sont requises pour la phase d’accélération alors que la capacite à rebondir efficacement est plus adaptée aux plus hautes vitesses.

Cependant, il y a une qualité qui semble plus importante que les autres : la capacité à orienter efficacement les forces au sol représentée par le ratio de force (Rabita et al., 2015). Pendant la phase d’accélération, produire une haute quantité de force propulsive ne sert à rien si elle n’est pas orientée vers l’avant. Cette capacité est le fruit des aptitudes techniques de l’athlète (coordination) et des qualités biomécaniques de ses muscles et tendons (raideur) (Rabita et al., 2015).

Ainsi, les sprinters les plus performants dans la phase d’accélération sont ceux qui produisent le plus de force à tous les niveaux de vitesse tout en orientant cette force vers l’avant (Rabita et al., 2015).

À emporter chez soi :

  • Tout au long de la phase d’accélération jusqu’à la phase de vitesse maximale, il y a une dérive progressive de des inducteurs de performances, de la phase propulsive vers la phase de freinage de l’appui.
  • La puissance et l’explosivité concentrique sont les qualités physiques les plus importantes sur la majorité de la phase d’accélération
  • À l’approche de la vitesse maximale et à la vitesse maximale, la capacité à rebondir devient la qualité physique la plus importante, notamment sur le complexe de la cheville
  • Les meilleures qualités physiques du monde sont presque inutiles si l’athlète ne sait pas orienter les forces produites au sol vers l’avant, ou s’il ne sait pas accélérer sa jambe avant l’impact pour réduire les forces de freinage.
  • Ce dernier point vient avec la pratique du sprint et son coaching

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